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News 2017

Les mines antipersonnel, ces briseuses d’enfance

Depuis son entrée en vigueur en 1999, la Convention des Nations Unies sur l’interdiction des mines antipersonnel a permis d’épargner des milliers de vies humaines. Aujourd’hui, ces explosifs tuent et mutilent encore plus de 3500 personnes chaque année, et parmi elles des enfants. Parcours d’une victime.

Aussi imprévisibles que nuisibles

L’utilisation d’armes explosives est dévastatrice, y compris en zone urbaine. C’est sur l’un de ces engins fatal que Schwan, 11 ans, marche au soir du 3 avril 2007, lorsque la famille Wahab rejoint son domicile de Kirkouk, au nord de l’Irak. Conduit dans un hôpital du Kurdistan voisin, Schwan est amputé des deux jambes. Après plusieurs semaines d’hospitalisation, un moignon mal cicatrisé s’infecte et son père souhaite lui fournir des prothèses. Il s’adresse alors à une organisation de bienfaisance qui envoie des enfants irakiens en Allemagne, pour recevoir des soins indispensables.

Sinueuse route de l’exil

Aux alentours de Noël 2009, Schwan arrive en Allemagne avec un groupe d’enfants handicapés ou gravement malades. Avant de recevoir le moindre soin, la police allemande découvre que l’organisation de bienfaisance qui venait d’acheminer ces enfants était d’origine criminelle. « Une escroquerie », précise Schwan. Les enfants sont alors placés dans des familles d’accueil. Schwan est hébergé durant six mois dans l’une d’elle, et il n’est plus question de prothèses. Entre temps, un de ses oncles établi à Fribourg décide de l’amener en Suisse. Il mandate un passeur qui le dépose à la frontière. Entré illégalement en Suisse, Schwan semble échapper à tout contrôle. Est-ce parce qu’il est un enfant, seul et handicapé ?

Heureux de trouver asile

Schwan ne se souvient plus de l’endroit où il a passé la frontière, mais comme le prévoit la procédure d’asile, il est acheminé vers un centre d’enregistrement de l’Office fédéral des migrations, Vallorbe en l’occurrence. Il n’y reste que quelques heures car son oncle vient le chercher. « De toute façon », dit Schwan, « je n’aurais pas pu rester à Vallorbe, le centre n’étant pas adapté aux personnes avec handicap. » Sa première impression de la Suisse : le sentiment « d’avoir déjà vu ça à la télé », un peu comme dans le film Braquage à l’Italienne. Comment se sentait-il ainsi déraciné et éloigné de sa famille ? « C’était difficile mais j’étais avant tout content de ne plus être en Irak. » Et Skype permet les contacts familiaux. Propriétaire d’un kebab à Fribourg, l’oncle de Schwan l’héberge durant 5 mois, sans le scolariser. Lui et son épouse travaillant toute la journée, l’adolescent est désœuvré et passe son temps dans la rue. C’est là qu’un assistant social du tout proche Service de l’Enfance et de la Jeunesse le remarque et entreprend des démarches en vue de scolariser le jeune requérant d’asile.

Kirkouk - Fribourg, aller simple

Le Foyer Saint-Etienne à Fribourg accueille des enfants et adolescents en difficultés personnelles et familiales. Schwan y entre début 2010 et y restera un an et demi. Il intègre aussitôt un cours de langue. Parallèlement, son oncle entreprend des démarches pour que la famille Wahab puisse venir en Suisse, sur la base du droit au regroupement familial. Inhabituelle dans ce sens, la procédure ne dure que six mois, ce qui est très court. Est-ce en raison de son jeune âge ou de son handicap ? Schwan ne saurait le dire. Ce dont il se souvient en revanche, c’est de l’arrivée de son père, de sa mère et de ses jeunes frère et sœurs, en 2011. Contrairement à lui, la famille passe quelques semaines au centre de Vallorbe, avant de le rejoindre à Fribourg. La famille, dès lors au bénéfice d’un statut de réfugié, est enfin réunie, à l’exception de deux sœurs aînées restées en Irak.

Cursus scolaire classique

Au cycle d’orientation du Belluard, Schwan estime qu’il a été « un élève comme les autres ». A sa grande surprise, il réussit sa première année. « Je me suis adapté sans m’en rendre compte. J’étais motivé, donc j’ai vite appris », constate-t-il avec le recul. D’après lui, son handicap ne posait pas trop de problèmes. Le bâtiment scolaire est accessible et adapté. Il en est de même du Centre de perfectionnement interprofessionnel de Granges-Paccot, où Schwan effectue ensuite un apprentissage d’employé de commerce, après une interruption d’un an. Mis à part les classes de langue, il n’a pas besoin de mesure compensatoire pour suivre l’enseignement. Schwan ne se sent pas non plus discriminé, que ce soit en raison de son handicap que de son origine moyen-orientale. « Il y a toujours des personnes qui font des allusions sur les étrangers, me cela ne m’empêche pas de mener ma vie. »

Soutien précieux de Pro Infirmis

Schwan ne s’est vu prescrire ni rééducation, ni mesures médicales. Il s’est contenté d’un fauteuil roulant déniché quelque part. Les prothèses qu’on lui a fournies ne sont pas adaptées, donc inutilisées. Son médecin traitant l’avait bien envoyé à l’Hôpital de l’Île à Berne, pour obtenir des prothèses mieux adaptées, mais l’assurance a refusé de payer. Difficile à croire. « Peut-être devrais-je renouveler ma demande ? », pense-t-il. Le jeune Wahab est aidé par Pro Infirmis à Fribourg, qui lui procure toute une série d’aides et de conseils, ainsi qu’à sa famille. Sandra Modica, assistante sociale, procède à des recherches de fonds pour financer certains transports indispensables pour Schwan. Il en va de même pour son permis de conduire, qu’il a en poche depuis l’été dernier. Schwan fait partie, en tant que semi-professionnel, de l’équipe de basket en fauteuil roulant des Pilatus Dragons de Lucerne. Les séances de fitness qui l’aident à maintenir sa condition physique lui sont financées par Pro Infirmis, grâce à des soutiens privés.

Volonté + résilience = autonomie + perspectives d’avenir

« Prêt pour les jeux paralympiques de Tokyo en 2020 ? » En guise de réponse, Schwan sourit. Pour l’heure, il est en recherche d’emploi. Au bénéfice d’un CFC d’employé de commerce décroché l’été dernier, il aimerait bien trouver une activité dans l’immobilier. Cela lui permettrait d’acquérir et de faire transformer une voiture pour faciliter ses déplacements et améliorer son autonomie. « Les entrainements de basket ont lieu deux fois par semaine à Lucerne. Et puis je viens de quitter ma famille pour vivre seul, à Domdidier. » Bel exemple de vie autodéterminée.
Depuis l’arrivée en Suisse de la famille Wahab, la situation ne s’arrange pas en Irak, où pas un jour ne se passe sans attentat ou prise d’otage. Resté en contact avec ses sœurs aînées, Schwan mesure sa chance de vivre désormais en Suisse et de mener une vie quasi normale dans son pays d’adoption, dont il est depuis quelques mois citoyen.

Catherine Rouvenaz
Secrétaire romande, AGILE.CH

 





Juillet 2016. Freestore félicite ses deux apprenti-e-s pour l'obtention de leur CFC d'employé-e-s de commerce !

Daniela Neves Rodrigues et Schwan Wahab

Bravo pour vos diplômes bien mérités après tout ce travail acharné. Cependant gardez en tête cette phrase de Newton D. Baker, " l'homme diplômé aujourd'hui et qui arrête son apprentissage est l'inculte de demain ".

Vois la vie comme un apprentissage de nouvelles connaissances !

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La Chaux-de-Fonds, 6 et 7 mai 2015

Chers exposants, clients et sponsors, Grâce à vous, votre présence, vos animations et votre soutien, l’édition 2015 de la Swissmeet est une réussite. Nous vous remercions de votre participation sans laquelle cet événement ne pourrait exister. A l’année prochaine Merci,

Sur notre photo : Michaël Dumas, apprenti employé de commerce et Mme Walburga Ballaman, stagiaire.

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